Pourquoi la neutralité du net est cruciale

La neutralité du net garantit que les données circulent de manière équitable, sans discrimination ni ralentissement. Elle est essentielle pour l’innovation, permettant aux startups et petites entreprises de rivaliser avec les géants du numérique sur un pied d’égalité. Sans ces protections, les FAI pourraient privilégier leurs services, introduire des "voies rapides" pour les entreprises capables de payer et reléguer les autres dans une "voie lente".

L’absence de régulation a déjà montré ses limites : pratiques anticoncurrentielles, tarifs élevés et réduction de l’accès à des services essentiels. Mais au-delà des consommateurs, ce sont aussi la démocratie et la diversité des opinions en ligne qui sont en jeu.

Qu’en est-il pour la Belgique ?

En Belgique, la neutralité du net est actuellement protégée par des réglementations européennes (Règlement européen 2015/2120). Cependant, le modèle américain pourrait avoir un effet domino. Si les grandes multinationales des télécoms, actives aussi en Europe, s’inspirent de ce laxisme réglementaire, cela pourrait entraîner des pressions pour assouplir les règles en Europe.

Cela serait particulièrement problématique dans un pays comme la Belgique, où le marché des télécommunications reste dominé par quelques grands acteurs. Une perte de neutralité risquerait d’accroître les inégalités d’accès, nuisant aux PME belges qui dépendent d’Internet pour innover et s’internationaliser.

Un défi à anticiper

Pour préserver un Internet ouvert, la Belgique et l’Union européenne devront rester vigilantes face à l’évolution du contexte international. L’Europe a jusqu’ici été un bastion de la neutralité du net, mais les pressions des géants du numérique et des télécoms ne cessent d’augmenter.

Les décideurs belges devront s’assurer que les protections restent en place et qu’Internet continue de servir l’innovation et la société, plutôt que des intérêts purement commerciaux. Il est crucial que les professionnels du digital, les entreprises et les citoyens s’engagent activement pour défendre cet équilibre.

La question est claire : voulons-nous un Internet équitable et accessible, ou sommes-nous prêts à céder son contrôle à quelques acteurs ?